Notre fille est liée à la France par le fait que, nous, ses parents, avons fait là-bas nos études supérieures et qu’elle y est née. A notre retour en Corée, elle a été élève du lycée International Xavier dès sa fondation.  Elle est ensuite retournée en France où elle a terminé ses études de médecine. Elle vient maintenant de terminer sa deuxième année d’Internat.

Enfant, notre fille a fréquenté une école française pendant un trimestre avant de fréquenter une école coréenne. Au début, tout allait bien puis nous avons perçu qu’il y avait des problèmes. Elle était encore une enfant mais après avoir connu une vie scolaire française centrée sur le développement de la personnalité et de la créativité de chacun, elle se sentait écrasée par un enseignement directif jusqu’à être parfois oppressif et qui a pour but principal la réussite aux examens.  Que devions-nous faire ? Fallait-il mettre en cause l’enseignement coréen ? N’était-ce pas celui que nous, ses parents, avions reçu sans  subir de dommages particuliers ?

C’est alors que nous avons eu connaissance de l’ouverture du Lycée Xavier. Les enseignants avaient une conviction, celle que l’enseignement n’a pas pour but la seule réussite à des examens mais la découverte de la réalité. C’était vraiment une des rares écoles où était vivant un véritable esprit éducatif. Cela a été une grande chance pour notre fille et aussi pour nous, ses parents si inquiets devant le sombre avenir de l’enseignement en Corée qui avons été remplis de reconnaissance comme ceux qui rencontrent une pluie rafraîchissante après une longue période de sécheresse.

Pendant sa scolarité à Xavier, notre fille, comme si elle avait été libérée d’une armure trop étroite, a travaillé bien sûr, mais en même temps elle a été heureuse en classe où sa sensibilité et sa curiosité intellectuelle se sont épanouies. Et nous, les parents, nous avons été fiers de pouvoir offrir à notre fille une éducation de valeur.  Certains parents coréens vont peut-être penser que c’est un choix risqué mais nous débordons de reconnaissance pour Xavier a comme philosophie de l’éducation de faire découvrir  aux enfants les principes et les règles du travail intellectuel plutôt que de leur apprendre une technique pour être les meilleurs.  Pour prendre une comparaison culinaire, on pourrait dire qu’il s’agit d’une ‘slow food’. Est-ce que ce dont les enfants ont besoin comme éducation n’est pas, plutôt que d’avoir l’esprit  bourré de  plus de choses possibles, le plus vite possible, de trouver du plaisir à réfléchir à ce qu’ils apprennent et à chercher ce que cela veut dire ? En définitive,  comment peut-on parvenir à une ‘véritable réussite ‘ ?

-Père d’une ancienne-